En déplacement dans la ville, le chef du gouvernement s'est engagé à mettre en œuvre «un dispostif de très grande ampleur». Il a annoncé que l'Etat allait débloquer plus de 1,5 milliard de francs. Par ailleurs, une information judiciaire a été ouverte pour «homicides involontaires».
Lionel Jospin s'est engagé vendredi pour une aide tous azimuts aux victimes de la catastrophe de Toulouse, en annonçant un "effort massif" représentant plus d'1,5 milliard de francs, mais aussi à plus long terme pour mieux assurer la sécurité des sites dangereux.
Une semaine après la "plus grave catastrophe industrielle que notre pays a connue depuis la Seconde guerre mondiale", le Premier ministre a annoncé qu'il n'était pas question pour le moment de rouvrir les deux entreprises proches de l'usine AZF, la SNPE et Tolochimie, fermées depuis l'explosion. Multipliant les témoignages de soutien aux victimes et aux Toulousains traumatisés, M. Jospin n'a pas voulu entrer dans la polémique naissante sur les causes de l'explosion de l'usine. Alors que le procureur Michel Bréard a privilégié la thèse accidentelle, le Premier ministre a estimé "que les origines de l'accident ne sont pas encore déterminées" et qu'il n'avait pas "à interférer avec une procédure judiciaire en cours".
Affirmant qu'il n'y avait "pas de version du gouvernement" mais "ce qu'établit l'enquête de façon indépendante" et "la recherche de la vérité", il a promis que les Toulousains et les Français seraient "informés dans la plus complète transparence.
A l'issue d'une réunion avec cinq ministres --Elisabteh Guigou (Solidarité), Daniel Vaillant (Intérieur), Jack Lang (Education), Yves Cochet (Environnement) et Marie-Noëlle Lienemann (Logement)- les élus locaux et les responsables des administrations, M. Jospin a anoncé une série de mesures pour aider dans l'urgence, reconstruire, reloger, soigner et assurer les cours. Au total plus d'1,5 milliard de F (230 M EUR) dégagés par "le gouvernement", dont 270 MF pour les entreprises et les particuliers, 500 MF pour la reconstruction des établissements hospitaliers, plus de 800 MF pour les bâtiments universitaires et les services de l'Etat.
Le Premier ministre a aussi lancé une mise en garde à la société TotalFinaElf, dont il attend qu'elle "assume entièrement et jusqu'au bout ses responsabilités". Il lui demande d'ores et déjà de "prendre en charge les dépenses des personnes non assurées". Il a affirmé également qu'il n'était "pas question de redémarrer" les usines de la SNPE et Tolochimie "dans les conditions d'aujourd'hui". Elles "ne sont pas aujourd'hui en état de fonctionner, et la question de leur redémarrage n'est dont pas à l'ordre du jour", a-t-il ajouté en assurant qu'après différentes expertises, "aucune décision ne sera prise sans qu'un débat public ait été organisé".
Au delà, "le choc de Toulouse nous contraint à tout remettre à plat", a affirmé avec force M. Jospin en matière de risque industriel et d'urbanisation autour des sites sensibles. Il a annoncé la création d'un "plan de prévention des risques technologiques" (PPRT), sur le modèle des plans de prévention des risques naturels. Cela permettra "d'interdire les constructions neuves dans les zones à risques et de prescrire des normes de construction pour la création de bâtiments nouveaux".
Notant que des voix s'élevaient dans plusieurs grandes villes (Toulouse, mais aussi Bordeaux et Lyon notamment) pour demander l'éloignement des usines à risque, le Premier ministre a annoncé un "débat national" sur ce thème associant industriels, syndicats, élus et scientifiques. Il a promis des "décisions au début de l'année 2002". Il a demandé également la création de "comités locaux de prévention des risques", en souhaitant qu'ils soient "généralisés dès la fin de cette année". Lionel Jospin a terminé ce troisième déplacement à Toulouse en une semaine par une visite dans le quartier durement touché du Mirail.
Ouverture d'une information judiciaire
Par ailleurs, une information judiciaire a été ouverte vendredi pour "homicides involontaires par manquement délibéré à une obligation particulière de sécurité ou de prudence", à la suite de l'explosion de l'usine chimique AZF de Toulouse, a annoncé le procureur Michel Bréard.
L'information judiciaire a également été ouverte pour "blessures involontaires avec interruption temporaire de travail inférieure ou supérieure à trois mois par violation d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence" et pour "destructions, dégradations ou détériorations involontaires de biens par l'effet d'un incendie ou d'une explosion", a précisé le procureur. Etant donné son importance, l'affaire a été confiée à deux juges d'instruction, Didier Suc et Joachim Fernandez.
Avec AFP
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